• Newsletter Clearwater France #4

Rapprochements dans le secteur de la gestion assurantielle

 

rapprochements assurantielleComprendre les rapprochements dans le secteur de la gestion assurantielle

La cession récente de la gestion d’actifs d’AXA IM à BNP Paribas AM illustre la tendance actuelle vers une consolidation de la gestion assurantielle. Dans cette newsletter, nous vous proposons un décryptage de ces récents mouvements, grâce aux échanges précieux récoltés lors d’un webinar exclusif en présence de : 

Le secteur assurantiel : un marché en forte croissance 

Par sa capacité à soutenir le financement à long terme des économies modernes, la gestion assurantielle connaît depuis dix ans une croissance moyenne de 7% chaque année. En Europe, le marché est estimé entre 3 000 et 4 000 milliards d’euros, soit l’équivalent du PIB français ou allemand. « Cette année 2024 est une année extrêmement dynamique pour la gestion assurantielle » déclare Arthur Chabrol. Cette vitalité s’explique par deux raisons majeures :  

  • Le besoin de financement des retraites ;
  • La nécessaire couverture des risques autour de l’incapacité, l’invalidité ou la dépendance.

Au-delà de ces raisons structurelles, l’évolution des marchés financiers, entre la remontée des taux d’intérêt et le repositionement des primes de risque, soutient également le dynamisme du secteur. L’introduction de nouvelles réglementations (comme l’IFRS 17) qui rendent publiques les marges techniques des produits d’épargne et de retraite nous permet d’ailleurs de suivre cette évolution chez les plus grands acteurs.  

En France, l’année 2024 a vu les cotisations en assurance-vie progresser de 15% tandis que les provisions mathématiques des produits de retraite ont augmenté de 30 %. Ce contexte de marché favorable facilite donc l’émergence d’acteurs de grandes tailles, de plus en plus spécialisés, en France et en Europe. 

La gestion d’actifs soumis à de fortes pressions

En parallèle, et depuis une quinzaine d’années, les acteurs de la gestion d’actifs subissent un fort contexte concurrentiel qui affecte leur rentabilité. En un sens, ils se trouvent « entre le marteau et l’enclume ». Cela s’explique notamment par :

  • La baisse des frais de gestion sous l’effet de la transparence imposée par les régulations comme MiFID II, et la baisse des taux ;
  • Une forte pression dans la négociation tarifaire, menée par des clients de plus en plus gros, souvent accompagnés de consultants spécialisés dans les appels d’offres de gestion assurantielle ;
  • Une l’augmentation des coûts liée aux investissements croissants dans le réglementaire, la technologie et le data management ;
  • De l’introduction de produits concurrentiels tels que les ETF ;
  • De l’essor des enjeux ESG et du besoin croissant de données spécialisées.

« La structure de coût d’un gérant d’actifs sont les humains, la technologie et la donnée » nous rappelle Olivier Macquet. La consolidation des acteurs permet donc de d’absorber ces pressions et de réaliser des économies d’échelle face à la baisse des prix et l’augmentation des coûts. Ces actions ne sont pas seulement une question de réduction de coûts, mais aussi une opportunité d’améliorer la performance et la résilience de l’organisation. 

Comment les acteurs s’organisent pour réussir leurs opérations de rapprochement ?

Pour réussir leurs opérations de rapprochement et minimiser les risques, les experts rappellent qu’il est primordial de planifier et d’anticiper la consolidation ainsi que de prioriser les sujets humains, de systèmes et de données.  

« Le premier aspect de la planification, c’est le réalisme et la prudence » indique Olivier Macquet. Il est important de prendre en compte la mobilité des capitaux et être prudent sur le planning d’intégration. 

La technologie joue un rôle central dans les sujets de système (OMS, PMS) et de données. Il est de plus important de faire appel à des technologies qui communiquent entre elles et sont capables de s’intégrer facilement et rapidement. En ligne de mire : la réduction des tâches à faibles valeur ajoutée, l’automatisation du reporting et la virtualisation des assistants embarqués pour augmenter l’efficacité des équipes.  

Pour générer des économies d’échelle et réussir l’intégrations de nouvelles sociétés, les grands acteurs devront nécessairement agir sur plusieurs axes opérationnels :  

  • Segmenter et développer leurs offres (notamment ESG) pour s’adresser à toutes les typologies de clients et les accompagner dans le déploiement de leur épargne ;
  • Simplifier les outils et les systèmes, pour améliorer l’efficacité opérationnelle ;
  • Réorganiser les équipes et dynamiser la gestion des talents pour développer la qualité de service ;
  • Rationaliser le recours aux prestataires pour limiter les coûts ;
  • Optimiser la gestion des données et faciliter l’adoption des nouvelles technologies.

De grands bouleversements sont à l’œuvre dans le marché de la gestion assurantielle qui sera amener à se concentrer et à se spécialisée de plus en plus. Les acteurs qui émergeront devront s’appuyer sur des architectures technologiques toujours plus résilientes et plus innovantes afin de servir une plus large typologie de clients et de les accompagner. Pour aller plus loin, (re)découvrez l’intégralité des échanges en replay.